VENTILER NATURELLEMENT EN HIVER COMME EN ÉTÉ
Le renouvellement permanent de l'air se raisonne dès la conception de la stabulation. Si en été, la chaleur limite la production laitière, en hiver, l'humidité ambiante doit être évacuée pour de bonnes conditions sanitaires.
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UNE VACHE LAITIÈRE PRODUIT ENTRE 15 ET 25 LITRES D'EAU CHAQUE JOUR par sudation. Ajoutée aux urines et aux fèces, toute cette humidité doit être évacuée pour assurer aux animaux une ambiance agréable. En effet, trop d'humidité favorise la prolifération d'agents pathogènes et avec eux, le risque de mammite ou de dermatite.
La majorité des éleveurs compte sur une aération naturelle pour assainir le bâtiment. Cela repose principalement sur deux phénomènes : l'effet cheminée et l'effet vent.
Ces deux principes sont assez complexes et difficilement mesurables car ils dépendent de nombreuses caractéristiques comme le nombre d'animaux, les dimensions du bâtiment ou l'exposition au soleil et au vent (voir encadré ci-dessous).
« Avec l'augmentation de la taille des troupeaux, les éleveurs ont des bâtiments plus larges qu'avant, où la ventilation naturelle est plus difficile à assurer, explique Dominique Voillard, conseiller bâtiment à la chambre d'agriculture de Meurthe-et-Moselle. Pourtant, des solutions existent, comme la pose de toiture en écaille pour créer des ouvertures relais ou les toitures décalées. »
DE L'AIR SANS COURANT D'AIR
Cette dernière option est souvent adoptée par les éleveurs qui choisissent de placer plusieurs bâtiments côte à côte en laissant 0,80 m à 1 m d'espace entre les deux toitures. Ce montage apporte de la luminosité et permet aussi d'avoir, pour la même surface, un ensemble moins haut qu'un bâtiment classique à deux pentes. Mais en contrepartie, il faut s'accommoder d'une ou de plusieurs rangées de poteaux intermédiaires. « Apporter de l'air mais sans courant d'air», c'est l'expression couramment employée au sujet de la ventilation des bâtiments. Si les vaches ne craignent pas les basses températures, elles n'aiment pas les courants d'air froid en hiver. C'est pourquoi il est fréquent, sur les côtés des bâtiments, de fermer la partie basse d'un mur par un bardage étanche ou des parpaings jusqu'à 1,50 m à 2 m et d'installer des filets brise-vent, des tôles perforées, ou du bardage à claire-voie au-dessus. Pour la même raison, les filets enroulables sont de plus en plus souvent proposés avec une ouverture par le haut.
OUVRIR LE BÂTIMENT DES QUATRE CÔTÉS EN ÉTÉ
En été, c'est la chaleur qu'il faut combattre. À partir de 25°C, les vaches ralentissent leur métabolisme et mangent moins. La production laitière est directement touchée, d'où l'importance de rafraîchir l'air ambiant. « Les éleveurs ne doivent pas avoir peur d'ouvrir leur bâtiment sur les quatre côtés en été, en positionnant des ouvertures permanentes et d'autres entrées d'air protégées, ajoute Dominique Voillard. L'idéal est de privilégier les systèmes évolutifs comme les brise-vent enroulables qui permettent de moduler les entrées d'air. Une autre solution consiste à installer des portes sur rail avec un bardage à claire-voie. C'est un peu plus cher mais aussi plus pérenne dans le temps. Dans les secteurs très exposés au soleil en été, je conseille de limiter les translucides en toiture, surtout du côté sud. Mieux vaut prévoir des bandeaux lumineux en façade. Cela apporte beaucoup de luminosité, sans créer trop de chaleur car le soleil ne donne pas directement dessus, sauf en hiver quand il est plus bas. Surtout qu'il existe aujourd'hui des translucides perforés qui permettent le passage de la lumière, mais aussi de l'air. Aujourd'hui, certains n'hésitent pas à isoler leur toiture. Les premiers bâtiments isolés créés dans notre secteur sont les nurseries pour limiter les écarts de température jour-nuit, en hiver comme été. Je pense que ces bâtiments isolés en toiture seront de plus en plus fréquents, y compris pour ceux exploités toute l'année avec des laitières en zéro pâturage ou des jeunes bovins. Il existe aussi des systèmes de ventilation très performants. Pour autant, l'éleveur doit s'interroger sur le retour sur investissement de tels équipements. »
L'INSTALLATION DE VENTILATEURS REVIENT À 20 000 ¤ POUR 80 VACHES
En d'autres termes, mieux vaut bien penser sa ventilation statique en amont et réserver les équipements de ventilation dynamiques aux bâtiments existants posant des problèmes. L'installation de brasseurs ou de ventilateurs revient rapidement aux alentours de 20 000 € pour un troupeau de 80 vaches. Un seul ventilateur ne suffit pas à rafraîchir tout un bâtiment et s'ils ne sont pas assez nombreux, les vaches se regrouperont systématiquement toutes au même endroit. L'ajout d'une brumisation renforce l'effet rafraîchissant, mais attention à l'apport d'humidité au niveau du sol.
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